Une faible minorité d’entreprises françaises (13%) déclare “avoir mis en pause” les travaux CSRD
Retour au blogPassé presque inaperçu cet été, le baromètre RSE du cabinet de conseil “Des enjeux et des Hommes” révèle que la majorité des entreprises françaises poursuivent leurs démarches CSRD, y voyant un levier de structuration et de valorisation.
Alors que le contexte géopolitique et réglementaire actuel est marqué par l’incertitude, et que les négociations du paquet “omnibus” de simplification sont en cours au sein de l’Union européenne, il semble qu’une majorité d’entreprises françaises continue de faire de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) une priorité. C’est ce que révèle le baromètre publié en juillet 2025 par le cabinet de conseil Des Enjeux et des Hommes, mené auprès d’un panel de directions d’entreprises et de responsables RSE entre avril et juin 2025. Cette étude, qui consolide les retours de 96 entreprises de toutes tailles et de plusieurs secteurs d’activités, a le mérite, malgré son faible échantillon, de nous livrer des éléments qualitatifs sur la perception et l’état d’esprit des équipes en charge de ces travaux en France.
La CSRD : un engagement maintenu malgré les incertitudes
Le baromètre indique que seuls 13% des entreprises interrogées ont “mis en pause” leurs travaux liés à la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Ce chiffre souligne la résilience des entreprises face aux défis et leur volonté de maintenir le cap en matière de reporting extra-financier.
Interrogées sur leur intention de capitaliser sur les travaux déjà entamés concernant la CSRD, les réponses sont claires :
Question “Si vous aviez entamé des travaux sur la CSRD, comptez-vous capitaliser dessus ?”
- 47% : Oui, pour structurer et mettre à jour une stratégie RSE et la feuille de route associée.
- 27% : Oui, pour répondre aux besoins de leurs donneurs d’ordre au travers de la norme volontaire VSME.
- 27% : Oui, pour valoriser leurs engagements et travaux effectués.
- 13% : Non, on met tout en pause.
Comme l’indiquent les auteurs de l’étude, “Sur l’ensemble des entreprises ayant amorcé des travaux sur la CSRD, seulement 13% ont stoppé leur démarche. Nos répondants ont considéré en premier lieu que cette méthodologie est utile et pertinente pour les accompagner dans la structuration ou la mise à jour de leur stratégie RSE, mais aussi des feuilles de routes associées. La valorisation des engagements ainsi que le besoin de transparence envers les donneurs d’ordre sont les deux autres raisons pour lesquelles les entreprises souhaitent capitaliser sur ces travaux.“
Des chantiers CSRD bien avancés à mi-2025
Question : Si vous avez démarré la CSRD en 2024 ou 2025, quels chantiers sont déjà lancés ?
Plus de la moitié des répondants au baromètre déclarent avoir déjà entamé des travaux sur la CSRD. Parmi les chantiers déjà lancés, on retrouve :
- 19% : Identification des IROs (Impacts, Risques et Opportunités).
- 19% : Analyse de double matérialité.
- 11% : Gap analysis.
- 9% : Rédaction du rapport de durabilité.
- 8% : Collecte de données ESG.
- 7% : Stratégie ESG en cours de restructuration.
Ces chiffres démontrent une réelle dynamique et une volonté d’intégration des exigences de la CSRD, malgré l’allègement potentiel des obligations de reporting. Le référentiel CSRD et l’exercice de double matérialité sont perçus comme de véritables outils d’aide à la décision stratégique, permettant une appréhension fine des enjeux de durabilité liés aux activités directes et à la chaîne de valeur.
Perception globale des référentiels ESG réglementaires et volontaires : “une opportunité de structuration”
Si 4% des répondants trouvent les grilles d’analyse de l’ensemble des référentiels ESG “inadaptées à leur réalité”, la perception globale est largement positive. Au-delà de la CSRD, de nombreux référentiels volontaires ou sollicités par les donneurs d’ordre (EcoVadis, B Corp…) offrent un cadre de structuration reconnu.
A la Question : “Quelle est votre perception globale des référentiels ESG réglementaires (ESRS de la CSRD, norme VSME) ou volontaires (B Corp, Evaluation EcoVadis, etc), ce panel a répondu à :
- 53% : Une opportunité de structuration.
- 22% : Lourdes mais nécessaires.
- 18% : Un levier de différenciation.
- 4% : Inadaptées à votre réalité.
- 3% : Je ne sais pas encore.
Malgré les aléas politiques, économiques, géostratégiques, les entreprises françaises interrogées cet été par l’équipe Des Enjeux et des Hommes déclarent continuent en majorité d’aborder la RSE et la CSRD non pas comme une contrainte, mais comme une opportunité stratégique majeure pour structurer leur démarche, répondre aux attentes de leurs partenaires et parties prenantes et valoriser leurs engagements.
###
Pour préparer 2026, vous cherchez à rencontrer vos pairs Achats, RSE, Conformité ou Finance Durable ? Vous cherchez à échanger sur vos avancées ou difficultés rencontrées ? Avez-vous pensé à nous rejoindre à l’étape francophone du World Tour EcoVadis organisée à la Serre à Paris ?
Il est encore possible de s’inscrire à cette journée du 2 octobre rythmée par des sessions plénières avec des intervenants de haute qualité, des moments de networking dédiés avec l’ensemble des participants ainsi que des ateliers interactifs en petit comité.