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Décarbonation et stratégies de décarbonation :un guide complet pour les dirigeants d’entreprise et les chefs de gouvernement

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La réduction des émissions n’est plus facultative. Chaque secteur doit se décarboner pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux, gérer les risques et rester compétitif. La décarbonation implique la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant des opérations, des chaînes d’approvisionnement, des infrastructures et de la consommation énergétique. Elle vise à éliminer le carbone à la source, et pas simplement à le compenser. L’expression « zéro net » induit un trait d’égalité entre les émissions produites et extraites. La neutralité carbone inclut généralement des compensations, mais ne garantit pas de réductions structurelles. La priorité est claire : réduire les émissions d’abord.

L’Accord de Paris engage les gouvernements à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Cet objectif exige que les émissions mondiales culminent d’ici 2025, puis diminuent de 43 % d’ici 2030. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) appelant à une action rapide et coordonnée à grande échelle, les organisations doivent être prêtes à repenser leur énergie, leurs achats, leur logistique et leur reporting.

Dans ce guide, nous vous expliquons ce qu’est la décarbonation, pourquoi elle est importante et comment agir dans ce domaine. Nous abordons également les stratégies, les cadres et les risques clés dans l’ensemble des secteurs, des chaînes de valeur et des régions. Si vous êtes un chef de file en matière de RSE, de conformité ou d’achats, ce guide vous aidera à élaborer des stratégies de décarbonation pratiques, alignées sur les données scientifiques.

Qu’est-ce que la décarbonation ?

Décarboner, c’est réduire l’intensité carbone de la production d’énergie, de la fabrication des marchandises et de la prestation des services. La décarbonation cible les sources d’émissions de gaz à effet de serre, principalement la combustion des combustibles fossiles, et les remplace par des solutions de rechange bas carbone, voire zéro carbone. L’objectif ? Une économie « zéro net », où les émissions restantes se voient contrebalancées par des extractions, par exemple par le biais du reboisement ou de la capture du carbone.

Une empreinte carbone mesure le total des gaz à effet de serre rejetés par une activité, un produit ou une organisation. Ces émissions se divisent en trois catégories : Scope 1 (émissions directes), Scope 2 (émissions indirectes provenant de l’énergie achetée) et Scope 3 (émissions indirectes provenant de la chaîne de valeur). Les compensations peuvent contrebalancer les émissions résiduelles, mais elles n’effacent pas la nécessité de réduire les émissions à la source. Une décarbonation efficace suppose de commencer par réduire les émissions absolues, puis de s’attaquer à celles qu’il n’est pas encore possible d’éliminer.

Dans le cadre de l’Accord de Paris, les pays signataires se sont engagés à contenir le réchauffement climatique nettement en dessous de 2 °C, et, de préférence, à 1,5 °C. Pour y parvenir, il faut réduire rapidement et fortement les émissions dans tous les secteurs. Le GIEC considère les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine comme le principal moteur du changement climatique. En fin de compte, la décarbonation est la seule voie qui permet de stabiliser le climat en évitant les risques physiques et économiques les plus graves.

Pourquoi la décarbonation compte maintenant

Tout retard dans l’action aujourd’hui induit des réductions plus sensibles demain, ainsi que des coûts plus élevés et des perturbations plus fortes. La science nous a montré que chaque année d’inaction ferme un peu plus la fenêtre pour atteindre nos objectifs climatiques. La pression monte de toutes parts. Les investisseurs réclament des plans de transition crédibles et des données sur les émissions. Les régulateurs introduisent des règles de divulgation obligatoire d’informations et une tarification du carbone. Les clients comptent sur des produits bas carbone et la transparence de la chaîne d’approvisionnement. Le fait de répondre à ces attentes n’est pas un bonus : cela devient une condition de l’accès au marché.

L’inaction comporte donc un risque croissant. Les actifs à forte intensité de carbone peuvent se voir bloqués par la réglementation ou délaissés à la suite des évolutions du marché. Un reporting insuffisant sur les émissions peut entraîner des défauts de conformité, des amendes ou des litiges. Les atteintes à la réputation peuvent affecter l’accès au capital, les ventes et les partenariats. Les chaînes d’approvisionnement exposées au dérèglement climatique ou à un contrôle réglementaire se trouvent confrontées à une instabilité opérationnelle.

Si de nombreuses organisations ont annoncé des objectifs « zéro net », rares sont celles qui réalisent des progrès mesurables dans ce domaine.D’après certaines recherches, 16 % seulement des plus grandes entreprises dans le monde sont en bonne voie pour tenir leurs engagements « zéro net » d’ici 2050.L’écart entre les promesses faites et les résultats obtenus montre qu’il convient d’adopter des stratégies de décarbonation structurées et responsables sans plus tarder.

Principaux cadres et objectifs de décarbonation

La démarche de décarbonation repose sur un ensemble grandissant d’objectifs internationaux, de normes d’émission et de règles de divulgation d’informations. Ces cadres orientent la façon dont les gouvernements et les entreprises définissent leurs objectifs, mesurent leurs émissions et rendent compte de leurs progrès. Ensemble, ils forment la structure nécessaire pour réduire les émissions à grande échelle.

Accord de Paris et objectifs mondiaux

L’Accord de Paris exige que tous les pays signataires soumettent des contributions déterminées au niveau national (CDN) décrivant la manière dont ils réduiront les émissions de gaz à effet de serre. Ces objectifs sont censés s’inscrire dans le droit-fil de l’objectif primordial, à savoir contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C et poursuivre l’action menée afin de limiter la hausse à 1,5 °C. Pour cela, il faut parvenir à zéro émission mondiale nette d’ici 2050 environ.

Cet objectif est renforcé par les objectifs de développement durable des Nations Unies, en particulier l’ODD 13 : Action climatique. La décarbonation joue un rôle essentiel pour atteindre cet objectif et d’autres objectifs qui lui sont liés, notamment en ce qui concerne l’énergie durable, les infrastructures résilientes et la production responsable.

GHG Protocol

Le GHG Protocol (Protocole des GES) est la norme mondiale de mesure et de gestion des émissions. Il répartit les émissions en trois Scopes :

  • Scope 1 :les émissions directes provenant de sources détenues ou contrôlées (p. ex., véhicules de l’entreprise, combustion de combustible sur site).
  • Scope 2 :les émissions indirectes provenant de l’électricité, de la vapeur, du chauffage ou du refroidissement achetés.
  • Scope 3 :l’ensemble des autres émissions indirectes tout au long de la chaîne de valeur, y compris celles des fournisseurs en amont et celles provenant de l’utilisation des produits en aval.

Les émissions du Scope 3 représentent souvent la majeure partie de l’empreinte d’une entreprise. La plupart des grandes entreprises devraient aujourd’hui présenter des rapports sur les trois Scopes, en particulier en raison des nouvelles réglementations et de l’attention portée par les investisseurs.

Des objectifs fondés sur la science

L’initiative Science Based Targets (SBTi) aide les entreprises à fixer des objectifs de réduction des émissions en accord avec la science du climat. Les objectifs de la SBTi reflètent les parcours de décarbonation nécessaires pour respecter la limite de 1,5 °C. Plus de 10 000 entreprises ont rejoint l’initiative.

L’initiative Science Based Targets a été fondée en 2015 pour faire de la définition d’objectifs climatiques fondés sur des données scientifiques une pratique standard pour les entreprises. Les principaux objectifs de l’entreprise sont notamment de définir et de promouvoir les bonnes pratiques en matière de réduction des émissions et de fixer des objectifs zéro émission nette. Elle fournit également des conseils techniques aux entreprises qui souhaitent fixer des objectifs fondés sur la science, et propose des évaluations et des validations de leurs objectifs de réduction des émissions.

Cadres de reporting et de conformité

Les normes de reporting et les cadres réglementaires déterminent la façon dont les entreprises divulguent les émissions, les risques climatiques et les progrès en matière de décarbonation. Nombre de ces cadres s’appliquent aujourd’hui, d’une manière ou d’une autre, aux entreprises de pratiquement toutes les régions, tous les secteurs et toutes les chaînes d’approvisionnement.

  • CSRD DE L’UE :la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises impose à quelque 50 000 entreprises actives dans l’UE de déclarer des données détaillées sur le climat et les facteurs ESG, conformément aux normes européennes d’information en matière de durabilité (ESRS).Les entreprises doivent rendre compte de leurs activités sous le prisme de la double matérialité et faire vérifier leurs données par des tiers.
  • Loi californienne SB 253 :elle oblige les entreprises affichant un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard de dollars et exerçant leurs activités en Californie à divulguer chaque année leurs émissions des Scopes 1, 2 et 3, en utilisant les méthodes du GHG Protocol.Les émissions dans la chaîne d’approvisionnement sont prises en compte, ce qui fait de la fiabilité des données en amont une exigence essentielle en matière de conformité.
  • MACF :le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE crée un prix du carbone sur les biens importés en fonction de leurs émissions intrinsèques.Les importateurs doivent suivre et déclarer les données sur le carbone au niveau des produits.Les importateurs doivent communiquer les données sur le carbone au niveau des produits et, à partir de 2026, remettre des certificats MACF.
  • Règle d’information de la SEC sur le climat (suspendue actuellement) :le règlement de la Commission des opérations de Bourse des États-Unis rendrait obligatoire la divulgation des émissions et du risque climatique par les sociétés cotées en Bourse.Bien que retardé, ce cadre s’aligne sur les attentes plus larges du marché.
  • TCFD et ISSB S2 :la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) et la norme IFRS S2 de l’International Sustainability Standards Board (ISSB) fournissent une structure pour le reporting relatif aux risques climatiques, à la gouvernance, à la stratégie et aux indicateurs.La TCFD bénéficie d’une large adhésion à l’échelle mondiale et l’ISSB façonne les règlements à venir.

Stratégies de décarbonation des entreprises

Les entreprises jouent un rôle central dans la réduction des émissions. Les stratégies de décarbonation des entreprises couvrent les objectifs, les opérations, la conception des produits, la gouvernance et les chaînes de valeur. Des mesures efficaces dépendent de la combinaison d’objectifs clairs avec des changements opérationnels et des structures décisionnelles qui favorisent des progrès durables.

Définition des objectifs et stratégie

Un objectif clair, aligné sur des éléments scientifiques, est le fondement de la décarbonation d’une entreprise. L’objectif zéro émission nette d’ici 2050, avec des objectifs intermédiaires pour 2025 et 2030, est la référence actuelle. Les objectifs intermédiaires permettent de suivre les progrès à court terme et de renforcer la responsabilité.

Seules 37 % des 2 000 plus grandes entreprises mondiales ont actuellement des objectifs zéro émission nette complets.Une partie seulement de celles-ci englobent les émissions du Scope 3 ou prévoient des étapes à court terme.La fixation d’objectifs crédibles, assortis d’échéances, notamment dans le cadre de l’initiative Science Based Targets, est un gage de sérieux pour les parties prenantes et favorise l’alignement interne.

Énergie et activités

La réduction des émissions opérationnelles est souvent le point de départ le plus direct et le plus économique. Les stratégies les plus courantes sont les suivantes :

  • Efficacité énergétique, par exemple la modernisation de l’éclairage, des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation, des équipements et des commandes dans les bâtiments et les usines.
  • Énergie renouvelable, comme l’installation de centrales solaires ou éoliennes, ou l’achat d’énergie verte certifiée dans le cadre de contrats d’achat d’électricité ou d’achats conformes RE100.
  • Électrification, par exemple le remplacement des véhicules, du chauffage et des équipements à combustible fossile par des solutions de rechange électriques, en particulier là où les réseaux se décarbonent.
  • Innovation des procédés, par exemple la reformulation des produits pour utiliser des technologies bas carbone, comme les hauts-fourneaux électriques, l’hydrogène vert ou la récupération de la chaleur résiduelle.

Produit et innovation

La décarbonation concerne ce que vendent les entreprises, et pas seulement leur mode de fonctionnement. La reformulation des produits afin d’utiliser des matériaux recyclés ou à moindre impact, l’allongement de la durée de vie et la réduction des déchets favorisent une approche circulaire qui diminue les émissions tout au long de la chaîne de valeur.

La mise au point de produits bas carbone (c’est-à-dire dont la production et l’utilisation exigent moins d’énergie ou de matériaux) peut réduire considérablement les émissions du Scope 3. Dans certains cas, le passage des marchandises physiques à des solutions de rechange numériques permet de pousser plus loin cette réduction.

Un mot sur la compensation carbone :certaines émissions restent actuellement difficiles à éliminer.Dans ce cas, l’extraction du carbone de haute qualité peut jouer un rôle grâce à des solutions fondées sur la nature, telles que le reboisement, ou à des méthodes sophistiquées, comme l’extraction directe dans l’air.Les compensations doivent respecter des normes strictes et ne venir qu’après toutes les réductions d’ordre pratique.Les stratégies à long terme devraient limiter le recours aux compensations et privilégier la décarbonation structurelle.

Stratégies de décarbonation gouvernementales et politiques

Les politiques publiques sont un moteur essentiel de la décarbonation. Les gouvernements fixent des objectifs, réglementent les émissions, remodèlent les marchés et allouent des fonds pour soutenir la transition. Leurs actions affectent directement les entreprises en imposant des obligations de conformité, des exigences de reporting et de nouvelles dynamiques de marché.

Feuilles de route nationales pour la décarbonation

La plupart des grandes économies ont adopté des objectifs nationaux « zéro net ». L’UE, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon visent 2050. La Chine s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, et l’Inde, d’ici 2070. Ces objectifs s’appuient souvent sur des bilans carbone intermédiaires et des feuilles de route sectorielles qui définissent des plafonds d’émissions et des jalons de décarbonation au fil du temps.

Les feuilles de route en question influent sur la politique énergétique, le développement industriel, la planification des transports et la politique fiscale. Elles comprennent souvent une législation contraignante, comme la loi britannique sur le changement climatique ou la loi européenne sur le climat. Les gouvernements se servent de ces cadres pour répartir les responsabilités en matière d’émissions, orienter l’investissement public et définir des attentes quant aux contributions du secteur privé.

Tarification et marchés du carbone

La tarification du carbone internalise le coût des émissions, créant ainsi une incitation financière à les réduire. Il en existe deux principaux types :

  • Les systèmes d’échange de quotas d’émission (SEQE) plafonnent les émissions totales et permettent d’échanger des droits.Le SEQE-UE couvre plus de 10 000 installations et s’étend aux transports maritimes et routiers.Les autres régions dotées de SEQE comprennent le Royaume-Uni, la Corée du Sud et certaines parties de la Chine.
  • Les taxes carbone déterminent un prix fixe par tonne de CO2 émise.Des pays comme la Suède, le Chili et le Canada utilisent ce modèle, souvent conjointement avec des exemptions ou des rabais ciblés.

En parallèle, les gouvernements proposent des mesures incitatives pour accélérer les investissements propres, comme des crédits d’impôt pour les énergies renouvelables (p. ex., la loi américaine sur la réduction de l’inflation), des subventions pour la décarbonation industrielle et des rabais pour les appareils économes en énergie et les véhicules électriques. Ces mécanismes diminuent le temps de retour énergétique des mesures de réduction des émissions et envoient un signal de soutien politique à long terme.

Énergie renouvelable et décarbonation des réseaux électriques

De nombreux pays imposent désormais des parts minimales d’énergie renouvelable dans leurs bouquets électriques nationaux. Pour cela, ils utilisent des instruments tels que les normes de portefeuille d’énergie renouvelable, les tarifs de rachat, les enchères pour les énergies solaire et éolienne, ou encore les certificats d’énergie propre. L’élimination progressive du charbon et la limitation des subventions aux combustibles fossiles font également partie intégrante de leur boîte à outils.

Certains gouvernements investissent directement dans les infrastructures électriques afin de soutenir les énergies renouvelables : extension des lignes de transmission, construction de dispositifs de stockage de l’énergie et intégration des technologies de réseau intelligent. Tous ces efforts visent à remédier au caractère intermittent de ces énergies, à améliorer la flexibilité du système et à permettre aux entreprises de disposer d’une électricité zéro carbone. Sans réseau décarboné, il est impossible d’électrifier intégralement les transports et l’industrie.

Engagement de la chaîne d’approvisionnement en faveur de la décarbonation

La plupart des émissions sont extérieures aux opérations directes d’une entreprise. Selon le CDP et le BCG, les émissions du Scope 3 en amont peuvent se révéler plus de 26 fois supérieures à celles des Scopes 1 et 2 confondues. La réduction de ces émissions exige donc une véritable interaction avec les fournisseurs.

Les entreprises leaders prennent leurs responsabilités en intégrant des critères climatiques dans leurs processus d’achat. Cela comprend l’obligation pour les fournisseurs de déclarer leurs émissions, d’adopter des objectifs reposant sur des données scientifiques ou de faire certifier leurs produits par le biais d’éco-labels. Ces actions reportent la pression de la décarbonation vers l’amont et rendent les données sur les émissions disponibles là où cela importe le plus.

  • Plusieurs plateformes aident les entreprises à gérer les émissions de leurs fournisseurs. EcoVadis, le CDP et des initiatives comme le Partnership for Carbon Transparency (PACT) donnent des outils pour collecter, évaluer et standardiser les données fournisseur.
  • La collaboration est essentielle. De nombreux fournisseurs, en particulier les petites et moyennes entreprises, ne disposent pas des ressources nécessaires pour se décarboner seuls. Les entreprises peuvent les accompagner en partageant des outils, en leur proposant des formations et en élaborant avec eux des plans d’amélioration.
  • Les équipes Achats ont également la possibilité de concevoir des mesures incitatives en rattachant la décarbonation aux décisions commerciales. Elles peuvent notamment attribuer des marchés à des fournisseurs bas carbone, pondérer la performance en matière d’émissions dans leurs demandes de prix et fixer des seuils minimaux de gestion du carbone pour obtenir le statut de fournisseur privilégié.
  • Cette opportunité fait cependant peu d’adeptes. Selon le CDP, moins de 15 % des entreprises ont fixé des objectifs qui couvrent les émissions de leurs fournisseurs. Il reste difficile de recueillir des données complètes et de qualité, en particulier dans les chaînes d’approvisionnement mondiales à plusieurs niveaux.

Mesures, rapports et outils de décarbonation

Toute stratégie de décarbonation efficace repose sur des données fiables. En effet, c’est en mesurant les émissions avec exactitude, en assurant un reporting cohérent et en utilisant les outils adéquats que les entreprises peuvent suivre leurs progrès, respecter leurs obligations de conformité et prendre des décisions éclairées en matière d’investissement. Ce point s’avère particulièrement important pour le Scope 3, dans lequel les données fournisseur et l’intégration du reporting jouent un rôle essentiel.

Comptabilisation des émissions

Commencez par réaliser un bilan carbone complet qui inclut les émissions pertinentes du Scope 1 (directes), du Scope 2 (provenant de l’énergie achetée) et du Scope 3. Référez-vous aux normes du GHG Protocol et à la série ISO 14064 pour garantir la cohérence et la comparabilité de vos rapports. Appliquez les méthodologies à fondement scientifique et les facteurs d’émission propres à chaque région, lorsqu’ils sont disponibles. Vous disposerez ainsi d’une base crédible pour vos objectifs internes, votre reporting externe et votre conformité réglementaire.

Cadres de reporting

Les organisations doivent tenir compte des exigences de divulgation d’informations à caractère aussi bien obligatoire que volontaire :

  • Caractère obligatoire :la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD), les lois californiennes SB 253 et SB 261, ainsi que les règles climatiques proposées (mais actuellement suspendues) par la SEC exigent des déclarations fondées sur le GHG Protocol.Ces cadres imposent souvent de rendre compte des objectifs, des plans de transition et des émissions de la chaîne d’approvisionnement.
  • Caractère volontaire :le CDP, la GRI et la TCFD proposent des structures de reporting largement utilisées.De nombreuses organisations s’en servent pour répondre aux attentes des investisseurs, des clients ou de leur personnel, même lorsque la loi ne l’exige pas.

Analyse, vérification et assurance

Les outils de visualisation aident les organisations à interpréter les données sur les émissions et à agir en conséquence. Les tableaux de bord montrent les progrès réalisés par rapport aux objectifs fixés, comparent les performances entre les services ou les fournisseurs et signalent les points problématiques. EcoVadis fournit des tableaux de bord pour les principaux indicateurs de performance clés relatifs au carbone, ce qui permet aux équipes de hiérarchiser leurs actions et de comparer les performances au sein de leur secteur d’activité.

De son côté, la vérification par un tiers accroît la crédibilité et réduit le risque lié à la divulgation d’informations dans le cadre réglementaire et à l’intention des investisseurs. Le CDP et la CSRD, entre autres cadres, tendent à exiger une assurance pour les données sur les émissions. Les audits internes, les fonctionnalités de vérification des plateformes ou les fournisseurs de vérification externe aident à valider les revendications et à renforcer la confiance des parties prenantes.

Défis et risques liés à la mise en œuvre de la décarbonation

La décarbonation implique des changements transversaux, des investissements et une coordination entre les opérations et les chaînes d’approvisionnement. Les progrès peuvent se trouver ralentis par les limites des données, les barrières des coûts et l’incertitude externe. En reconnaissant ces risques, les entreprises peuvent élaborer des plans de manière réaliste et prévoir un soutien là où c’est le plus nécessaire.

  • Données et lacunes en matière de mesure :la mesure exacte des émissions constitue un défi perpétuel, en particulier pour le Scope 3 et les empreintes au niveau du produit.De nombreux fournisseurs manquent de systèmes pour suivre ou déclarer leurs émissions.Les incohérences dans les données, le recours aux moyennes et les lacunes dans la couverture diminuent la confiance dans les chiffres communiqués et sapent la définition des objectifs.
  • Contraintes en matière de finances et de ressources :les investissements initiaux dans les technologies, formations ou systèmes relatifs à la décarbonation peuvent peser lourd.Les contraintes budgétaires et les délais incertains de retour sur investissement sont susceptibles de retarder l’action.Les petites entreprises peuvent manquer de ressources internes ou ne pas avoir accès à un financement abordable pour procéder aux changements nécessaires.
  • Obstacles technologiques :dans certains secteurs à fortes émissions, les technologies matures bas carbone restent limitées.La décarbonation de la chaleur industrielle, du transport lourd ou des apports de matériaux dépend souvent d’une démarche d’innovation précoce.Les contraintes en matière de coûts, de disponibilité et d’infrastructure ralentissent le déploiement.
  • Complexité de la chaîne d’approvisionnement :les vastes chaînes d’approvisionnement à plusieurs niveaux compliquent le suivi des émissions et l’engagement des différents acteurs dans ce domaine.Les émissions sont souvent le fait de fournisseurs secondaires très éloignés, parmi lesquels beaucoup de PME aux capacités limitées.Les systèmes fragmentés et les attentes contradictoires entravent la coordination et les progrès.
  • Incertitude réglementaire :les règles liées au climat évoluent.Les entreprises se trouvent confrontées à des incertitudes quant à leurs obligations futures et au calendrier d’application de ces règles, mais également du fait d’incohérences régionales.Les retards ou les modifications qui interviennent sur le plan des politiques ou de la tarification du carbone peuvent affecter la planification à long terme.

Transformer les difficultés de la décarbonation en leviers d’action

Malgré une dynamique croissante, de nombreuses organisations se heurtent encore à de véritables obstacles dans leur démarche de décarbonation. Les données incomplètes sur les émissions, l’engagement insuffisant des fournisseurs et la multiplication des exigences en matière de conformité constituent autant de freins à leur progression, même lorsque leurs dirigeants s’impliquent fortement.

Au-delà des intentions, pour obtenir des résultats mesurables, les entreprises ont besoin d’un moyen d’opérationnaliser la réduction des émissions de carbone sur l’ensemble de leurs chaînes de valeur, en s’appuyant sur des informations crédibles et des systèmes évolutifs. C’est là qu’EcoVadis intervient.

EcoVadis : un partenaire de confiance pour accélérer la décarbonation

EcoVadis fournit aux organisations les outils et les renseignements dont elles ont besoin pour transformer leur ambition de décarbonation en résultats là où cela importe le plus : dans la chaîne d’approvisionnement. Que vous vous fixiez des objectifs fondés sur les données scientifiques, que vous vous prépariez à effectuer une divulgation réglementaire ou que vous commenciez à peine à mesurer votre empreinte carbone, vous trouverez chez EcoVadis les données, les outils et l’assistance dont vous avez besoin pour mener vos activités en toute confiance.

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